Comment rester motivé pour de vrai?

Une approche différente de la motivation

Ah, la motivation… quel grand mot ! J’arrête de fumer, de boire et de manger trop gras. Nous connaissons tous cette sensation intense lorsque nous commençons notre première séance de sport, lorsque que nous cuisinons notre premier repas « healthy » ou lorsque que nous débutons notre premier cours de langue. Soyons honnête : il est très difficile de rester motivé à long terme sans se décourager. Quels que soient les apparences, ressentir une perte de motivation avec le temps est tout à fait normal. Rome ne s’est pas construit en un jour, et votre objectif non plus! Rappelons que la motivation influence considérablement l’apprentissage et son efficacité. Lorsque vous êtes confrontés à cette baisse de motivation, il y a deux chemins qui s’offrent à vous : l’abandon ou le chemin de la « remotivation ».

Nous avons choisi de nous remotiver, et vous ?

Découvrez cette nouvelle approche de la motivation qui vous fait sortir de la défaite. Il est vrai qu’il existe des milliers d’articles débordant de conseils pour se motiver ou se remotiver.  Constatez comment cette approche-ci,plus scientifique, influence prodigieusement votre motivation profonde.

Qu’est-ce que la motivation?

Avant tout, la motivation est le résultat de plusieurs facteurs qui poussent une personne à agir ou à entreprendre. D’après Forest & Mageau (2008), la motivation serait multidimensionnelle, et pourrait varier en intensité.

Tout d’abord, ces auteurs différencient 5 variantes de motivations différentes, nous allons les dévoiler et les décrire avec des exemples concrets.

L’amotivation: il s’agit de l’absence de toute motivation.

Exemple : Vous n’avez pas du tout envie d’aller à la salle de sport.

La motivation extrinsèque: elle constitue une force extérieure, qui pousse à agir.

Exemple : Vous n’avez pas vraiment envie d’aller à la salle de sport, mais vous avez payé un abonnement, alors vous y allez. Si vous n’y allez pas, vous perdrez de l’argent.

La motivation introjectée : c’est l’égo personnel qui soutien la valeur qu’une personne se donne à elle-même. Elle conduit également à l’action.

Exemple : Vous ne savez pas si vous avez envie d’aller à la salle de sport, mais vous vous sentez plus beau après une séance, donc vous y aller.

La motivation identifiée : elle représente les valeurs de la personne, ainsi que les convictions qui la pousse à agir.

Exemple : Vous allez à la salle de sport, car être en bonne santé est très important pour vous. Même si la salle de sport n’est pas un plaisir ultime.

La motivation intrinsèque : c’est une force intérieure qui amène à entreprendre.

Exemple : Vous allez à la salle parce que cela vous procure beaucoup de plaisir.

L’amotivation consiste donc en une absence totale de motivation, et la motivation intrinsèque en représente le niveau le plus élevé.

Comment développer sa motivation ?

Sans attendre, découvrez cinq pistes basées sur les neurosciences cognitives, sur la psychologie ainsi que sur les stratégies d’apprentissage. De cette manière, vous comprendrez les enjeux et pourrez potasser différemment.

1.Quelle motivation et pourquoi?

De manière à mieux comprendre notre manque de motivation ou au contraire, notre enthousiasme, il suffit de s’arrêter quelques minutes et d’analyser la situation.

Vous ressentez une motivation intense :

Demandez-vous dans quel type de motivation vous vous situez à cet instant précis. Quels sont les facteurs ou les raisons pour lesquelles vous ressentez ce « feu » en vous ? L’identification de ces facteurs permet une meilleure compréhension de soi-même, et des facteurs qui influencent votre motivation. Vous pourrez ensuite les utiliser, et ils agiront sur vous comme un booster.

Vous ressentez une totale absence de motivation :

A l’instar du cas précédant, posez-vous à nouveau les questions relatives aux facteurs impliqués dans cette baisse de motivation.

2. Un travail sur les valeurs

Le type de motivation « identifié » est lié aux valeurs d’une personne. Par exemple, si vous accordez beaucoup d’importance à votre « bien-être », vous aurez plus de facilité à aller à la salle de sport. Cela sera en accord avec vos valeurs et vos convictions.

Prenez le temps de dresser une liste des 10 valeurs qui vous définissent et qui sont importantes pour vous. Vous pouvez ensuite les classer dans l’ordre d’importance. Utilisez-les pour influencer votre motivation en vous posant la question suivante :

 

Quel est le lien entre la tâche à effectuer impérativement et mes valeurs ?

Si ce lien existe ; le fait de vous en rendre compte vous motivera.

Si vous ne trouvez aucun lien ; il est alors temps d’en créer un, en adaptant ladite tâche à vos valeurs.

Je dois dresser le contre-rendu d’une réunion. Je ne suis pas vraiment motivée, car je n’aime pas rédiger. La mise en forme ne m’a pas été imposée. Comment utiliser mes valeurs afin de gagner en motivation pour effectuer cette tâche ?

Je me rends compte que l’une de mes valeurs est la créativité. J’adore créer, que ce soient des tableaux ou des mélodies au piano. Lorsque je crée, je ressens cette flamme : « du bonheur ! ».

Je vais donc intégrer ma valeur à cette tâche. Au lieu de créer un document standard, fade et insipide, je vais créer un compte-rendu dynamique, imagé et différent : un document qui me correspond !

Grâce au questionnement et grâce à ce lien, ma motivation changera totalement !

A contrario, vous pouvez également dresser une liste de contre-valeurs, c’est-à-dire de valeurs que vous cherchez à fuire. Par exemple, cela pourrait être l’injustice. Une tâche ou un projet qui serait liée à cette valeur vous sera donc très difficile à effectuer. La motivation ne sera que peu présente, voire pas du tout.

3. Accepter l’erreur et se valoriser

Vouloir être parfait à tout prix et ne commettre aucune erreur peut mettre votre motivation en danger. En effet, les personnes trop perfectionnistes peuvent développer une certaine procrastination : ils n’osent pas commencer la tâche car ils craignent de ne pas l’effectuer parfaitement. C’est ainsi que la peur de l’erreur engendre l’amotivation. Essayez de vous détacher du fait que la réussite ou l’erreur détermine votre valeur. Vous tomberez inévitablement dans la motivation introjectée. Il vous faut vous détachez du schéma suivant : « ce que j’atteins = ce que je vaux ». La peur d’une tâche trop complexe qui pourrait échouer (et donc diminuer votre valeur) vous bloquera, et ne déclenchera aucune motivation.

Pour ce faire, vous pouvez apprendre à considérer l’erreur comme un allié dans votre quotidien : votre cerveau a besoin d’erreurs pour qu’il puisse apprendre, et réajuster vos savoirs. L’erreur est donc cruciale pour évoluer et pour apprendre.

4. Être autonome

Avoir le choix et être autonome constituent les piliers qui favorisent une motivation intrinsèque. Apprenez à prendre les décisions par vous-même : donnez-vous le choix.

Comment mettre cela en pratique dans un cadre professionnel, qui a priori nous donne l’impression de ne pas avoir le choix ? Observons cela à travers l’exemple suivant :

Votre supérieur hiérarchique vous demande de prendre des cours d’informatique. L’informatique n’étant pas précisément votre tasse de thé, vous vous situerez peut-être dans la motivation extrinsèque : vous allez accepter cette formation car vous craignez de perdre votre travail. L’apprentissage deviendra alors plus difficile, et moins efficace. Reprenez le contrôle de la motivation en créant de l’autonomie. C’est vous qui décidez ! Certes, vous allez devoir effectuer cette formation, mais ce sera votre choix. Dans l’exemple de la formation informatique, expliquez que vous ferez cette formation pour une question d’efficacité et de motivation. Vous allez effectuer des recherches et faire une proposition. Communiquez les raisons de votre démarche à votre hiérarchie : vous serez gagnant, elle aussi.

Appuyez-vous sur vos valeurs et sur vos envies : vous préférez prendre un cours le matin, en ligne ; un cours-atelier. Choisissez minutieusement votre cours pour qu’il s’accorde à vos désirs. Votre motivation évoluera car d’une part, vous vous serez donné le droit de choisir (un aspect qui influence fortement la motivation) ; d’autre part, cela s’accordera d’avantage à vos valeurs et à vos désirs.

5. L’accessibilité et la faisabilité

L’accessibilité et la faisabilité des tâches représentent d’autres critères influençant le type de motivation et son intensité.

Se sentir compétent pour résoudre une tâche est essentielle pour conserver la motivation.

Parfois, un objectif nous semble trop éloigné ou trop complexe. Il est alors nécessaire de diviser l’objectif en petites étapes, accessibles et réalisables.

 

 

Par exemple : vous devez lire 480 pages. Une tâche énorme qui pourrait vous démotiver. Afin d’éviter cela, fonctionnez par chapitres : Lundi, lisez un chapitre. Mercredi, lisez-en un deuxième. Samedi enfin, finissez par en lire un troisième et quatrième.

 

Ajoutons qu’une fois la tâche effectuée (ici, la lecture d’un chapitre), le cerveau va libérer l’hormone de la réussite (dopamine), ce qui contribuera également à maintenir votre motivation.

Nous vous souhaitons un franc succès dans votre parcours… et une bonne dose motivation !