Mémoires et perception de l’information

Comprendre le fonctionnement des mémoires et gagner en efficacité!

Tout au long de notre vie, nous devons apprendre : apprendre à marcher, apprendre à conduire, apprendre à calculer, apprendre une langue. Si certaines personnes aiment le faire, d’autres y voient une difficulté, une peur. Aujourd’hui, nous aimerions vous faire découvrir un peu plus le fabuleux outil que tout le monde possède : la mémoire, ou plutôt les mémoires. Car oui, nous en avons plusieurs ! Lorsque nous apprenons à les connaître et à comprendre leur fonctionnement, elles peuvent passer d’ennemies à meilleures alliées.

Les théories et explications sont multiples et très complexes ; le but de cet article est de simplifier et de schématiser au mieux ce fonctionnement afin de le rendre compréhensible et surtout d’en tirer avantage au quotidien afin de gagner en efficacité!

Comment fonctionnent donc nos mémoires, lorsqu’une information nous parvient ?

Afin de mémoriser une information, nous passons par trois phases* : perception ou réception de l’information, stockage et récupération. (*CF. schéma en fin d’article)

Voici donc comment les différentes mémoires sont sollicitées lorsqu’une information nous parvient et ce que cela nous apprend :

1) La mémoire sensorielle

Lorsque nous percevons une information, nous la réceptionnons à travers nos sens : l’odorat, la vue, l’ouïe, le goût et le toucher. Ces différentes informations sont stockées, pour une durée très courte, dans ce que l’on appelle la mémoire sensorielle. La durée peut dépendre de notre sens prédominant. En effet, lorsque nous parlons d’apprentissage, les types d’apprenants suivants sont souvent évoqués : apprenant de type visuel, auditif ou kinesthésique. La prise en compte de notre sens prédominant est donc un outil efficace pour garder l’information un peu plus longtemps. Mais attention : tous les sens sont nécessaires à la perception des informations ; il est probable que nous nous sentons plus à l’aise avec l’un mais les autres ont également toute leur importance.  Penser que nous sommes plutôt « visuel » est un neuromythe : nous préférons peut-être ce canal, mais tous sont importants.

Lorsque cette durée est écoulée, soit l’information est transmise à la mémoire à court terme (ou mémoire de travail), soit elle se perd.

 

Ce que cela nous apprend : Nos sens captent les informations ; lorsque vous apprenez, essayez de varier les sens qui perçoivent les informations. Et si vous dessiniez le mot, ou que vous associez une odeur à une formule mathématique ?

2) La mémoire à court terme ou mémoire de travail

Si l’information n’est pas perdue, alors elle continue son chemin vers la mémoire à court terme. Nous pouvons imaginer cette mémoire comme une centrale de traitement des données. Elle se caractérise par deux éléments essentiels :

  1. La durée du stockage de l’information est d’environ dix secondes : c’est cette mémoire qui est mobilisée lorsque nous devons retenir un numéro de téléphone pour le noter, un mot de passe ou encore le début d’une phrase que nous lisons.
  2. L’unité d’information est égale à +- 7. C’est-à-dire que nous pouvons y stocker +- 7 unités d’informations à la fois. Une unité peut représenter une formule mathématique, une terminaison en conjugaison ou un chiffre.

Ce que cela nous apprend : Peut-être avez-vous déjà ressenti cette sensation : vous suivez un cours et vous vous sentez complètement perdu. Pourriez-vous dire à quoi cela est dû ? Oui, les unités d’informations perçues sont trop importantes. Il faut donc libérer de l’espace dans la mémoire de travail. Comment ? Par exemple, en notant certains éléments sur une feuille ou alors en regroupant les éléments afin de créer moins d’unités : au lieu de retenir un numéro de téléphone chiffre par chiffre, regroupez-les en nombres. Ainsi, 0-2-6-4-5-6-1-4-4-7 peuvent occuper 10 unités alors que 026-456-1417 n’en occupent que trois.

A ce stade, vous vous posez surement la question : comment passer de la mémoire à court terme à la mémoire à long terme ? Pour cela, notre mémoire doit coder ou encoder l’information afin de pourvoir la stocker dans la mémoire à long terme.

3) La mémoire à long terme

Le codage est essentiel afin de stocker les informations dans la mémoire à long terme. Pour codifier une information, il faut la revoir à plusieurs reprises. Cela peut se faire de manière consciente ou inconsciente. Par exemple, si nous sommes confrontés à une formule mathématiques plusieurs fois (explications théoriques par l’enseignant, révisions à la maison, utilisation dans des problèmes), alors nous codifierons cette information et la stockerons dans la mémoire à long terme. Au-delà de la fréquence de l’exposition à cette information, nous devons démontrer à notre mémoire comment coder cette information : par exemple, lorsque nous organisons nos apprentissages d’une certaine manière, alors l’information sera codée. De plus, il est important de faire des liens entre l’information que nous souhaitons retenir et les informations que nous avons déjà codées, c’est-à-dire les informations que nous connaissons déjà. Par exemple, nous connaissons le mot « porte » et apprenons le mot « fenêtre » : si nous conscientisions le lien entre les deux éléments, l’information sera codifiée et stockée dans la mémoire à long terme.

Ce que cela nous apprend : Il est essentiel de revoir une information plusieurs fois et idéalement de manière différente, de faire des liens avec ce que nous connaissons déjà et d’organiser notre apprentissage de manière claire, afin d’entrer dans le processus d’encodage. Le codage d’une information permet de la stocker dans la mémoire à long terme.

Schéma récapitulatif